Le Rhône genevois

Un fleuve aux multiples visages.

Après avoir délaissé son tumulte de torrent montagnard dans le Valais, le Rhône s’apaise dans les eaux profondes du lac Léman avant de renaître paisiblement à la rade de Genève, prêt à entamer son voyage sinueux vers la Méditerranée. 

Sur près de 28 kilomètres, depuis sa sortie du lac jusqu’au défilé de l’Écluse, il serpente à travers le bassin genevois, bordé par les crêtes du Jura, du Vuache, du Mont Sion, du Salève et des Voirons. Monument paysager de la géographie genevoise, le Rhône trouve son empreinte territoriale dans les vestiges de la dernière période glaciaire. Le retrait des glaciers a sculpté le sol et la topographie que nous connaissons aujourd’hui. Ce socle géomorphologique, dessiné par le fleuve et ses affluents, constitue le fondement sur lequel se superposent les strates successives d’histoires naturelles et sociales qui ont façonné le territoire singulier de la ville-canton.

Sauvage ou domestiqué, social et nourricier, imaginaire et parfois oublié, le Rhône genevois revêt de multiples visages et porte une diversité de paysages. Des espaces urbains aux zones industrielles, des gravières aux domaines agricoles, des barrages aux réserves naturelles, la générosité du fleuve – de ses terres productrices, de son sol exploitable, de l’énergie de ses eaux, etc. – en fait une ressource matérielle et fonctionnelle, porteuse de systèmes écologiques et d’activités socio-économiques. À la fois naturel et anthropisé, contrôlé, habité, parcouru, industrialisé et électrique, il génère des attraits paysagers, des loisirs, des intérêts écologiques et énergétiques.  

Pour les habitant.es, le Rhône est aussi celui des amoureux de la nature, des pique-niqueur.euses du dimanche, des baigneur.euses, et des amateur.trices de paddle et de kayak. Au fil de l’eau se dessinent des espaces de vie, des milieux vécus et perçus par les êtres humains et autres qu’humains qui habitent ses rives. Le fleuve devient un lieu de rencontre et de cohabitation, où les trajectoires de vie s’entrelacent et interagissent.  

Monument vivant et fédérateur, le Rhône est un interlocuteur privilégié pour interroger les besoins et les aspirations des populations et acteurs territoriaux, pour questionner l’avenir de ce territoire et imaginer ses futurs possibles afin de dessiner des espaces de vie de qualité pour l’ensemble du vivant.