Lancement du projet fédérateur 2024

Avant tout qu’est-ce que le projet fédérateur ?  

Ce déroulant sur le deuxième semestre de l’année académique, le projet fédérateur est un moment spécifique à la filière Architecture du paysage de l’HEPIA. Il permet de rassembler les ateliers de projet de paysage de 1ère, 2ème et 3ème année autour d’un même territoire, abordé à différentes échelles. Effet de synergie s’il en est, ce n’est plus un atelier composé d’environ une trentaine d’étudiant qui porte ses réflexions sur un territoire, mais toute une filière qui se questionne, s’interroge sur un même territoire pour faire émerger les singularités, les enjeux et les devenirs possibles. Pour cette année 2024, il s’inscrit dans la continuité du projet fédérateur de 2020 : le parc du Rhône peut-il exister ? 

Au travers des réflexions des 120 étudiant.es en Architecture du paysage, nous avons réfléchi aux émergences d’un parc, tout au fil de l’eau, mais aussi dans son épaisseur avec son relief et ses affluents. La personnalité du Rhône genevois s’est dessinée. Les thématiques, les enjeux et les pistes de projet ont fait émerger le Rhône comme une ressource climatique, écologique, économique, culturelle et sociale pour les habitant.es et l’ensemble des vivants. 

Dans le projet fédérateur 2024, nous chercherons à mettre en évidence, à renforcer et parfois à créer le territoire des multiples cohabitations et coexistences entre l’humain et la nature. Rives urbaines, rives du fleuve, villages, champs et forêts sont le fruit d’une interaction constante entre les activités humaines et les écosystèmes environnants. Le Rhône genevois ne se limite pas à ses contours géographiques. Il est le résultat de processus géologiques millénaires, façonnant des reliefs, des sols et des cours d’eau qui ont servi de toile de fond à l’histoire humaine. De cette formation, chaque élément du paysage porte en lui les traces du passé, nous invitant à les découvrir et à les interpréter. 

Notre ancrage est de penser le Rhône comme l’artère vitale d’un territoire plus large, qui offre une diversité de paysages et abrite une riche biodiversité. Il est aussi la source d’énergie de tout un bassin de population qui ne cesse d’augmenter. C’est dans cette interface entre bassin versant et bassin de vie que nous sommes appelé.es à intervenir. 

Les projets de paysage contribueront à la transformation de ce territoire, en ménageant tout en respectant son histoire et ses équilibres fragiles. Notre mission est de révéler la beauté et la diversité de ces paysages, tout en favorisant des relations entre les vivants. Dans un territoire en mouvements (climatique, écologique, démographique, économique et social) prévoir et envisager les conditions de bien-être des vivants est nécessaire. Demain le territoire accueillera plus d’habitant.es, le paysage de proximité sera donc plus vécu, plus fréquenté, plus sollicité. 

Pour ce faire, nous devons adopter une approche à la fois pédagogique et inspirante. Nous devons nous immerger dans le territoire, en apprenant de ses habitant.es, de ses écosystèmes et de ses traditions. Nous devons également cultiver notre créativité et notre sensibilité, en imaginant des projets qui témoignent de notre engagement envers ces lieux exceptionnels, envers les attentes d’un territoire partagé, résilient, adapté au maintien des ressources présentes. Nous vivons dans un monde sous pression d’espèces et d’espaces, il faut penser le paysage pour concilier écologie et société en mutation. 

Le projet fédérateur nous donne l’opportunité de faire des ateliers une véritable aventure humaine, sensible et collective. En explorant le Rhône genevois, en partageant nos connaissances et nos idées, nous pouvons contribuer à façonner des visions … « Les projets émanent des sites tout en les révélant », c’est notre rôle d’observer, de lever les contradictions, de comparer, de déconstruire, de réinterpréter. Pour sûr, vous croiserez parfois des conflits entre les aspirations des uns et les besoins des autres. Les espaces construits et les espaces naturels se rencontrent souvent en des points de friction. Mais in fine, c’est là que les choses se jouent et le Rhône reste une ressource commune, un élément essentiel à notre quotidien. 

À Genève, le fleuve a une place spéciale, un peu cachée, pas vraiment libre, parfois sauvage, il vit dans le cœur des habitant.es, encore davantage dans celui des riverain·es, il est surtout le lieu de vie et de refuge d’une faune et d’une flore qui lui sont propres. Il y a peut-être là un point de convergence, un attachement commun à notre environnement. Le Rhône incarne des valeurs partagées et des opportunités de rassemblement autour de ce qui unit le vivant, humain et non-humain. 

En se promenant le long de ses rives, en écoutant le bruit apaisant de l’eau qui coule, on se reconnecte à notre histoire et à notre identité collective. On réalise que malgré nos différences, nous partageons tous ce même territoire, cette même eau, cette même vie. Alors, avec le projet fédérateur, célébrons ce monument naturel qui enrichit nos cultures et nous rassemble autour d’un même héritage. C’est dans cet esprit que nous pouvons entreprendre nos projets de paysage. 

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